Mâchonner dérive bien sûr du verbe mâcher, mais avec une connotation supplémentaire de lenteur, de nonchalance presque.
Mâchonner, c'est mâcher avec une application désinvolte, presque distraite. On mâchonne un bout de pain, un crayon, le bout de ses cheveux, par réflexe machinal plus que par réelle faim.
Cela évoque l'image d'un ruminant qui mâchonnerait paisiblement son champ en laissant vagabonder son esprit. Un geste répétitif et presque méditatif.
On mâchonne aussi parfois une idée, un projet, une réflexion dans un coin de notre tête, sans se presser, en la faisant lentement mûrir entre nos dents intellectuelles.
Mâchonner transporte une sensation de douceur, de calme, de sérénité même. Celle d'un temps qui n'est pas compté, qui s'écoule au rythme tranquille des mâchonnements.
Un verbe que l'on pourrait presque mâchonner, en déguster chaque syllabe avec délectation, comme un met délicat et réconfortant.